University of Toronto G8 Information Centre
G7/G8 Summit Meetings

SOMMET D'EVIAN 2003

Réunion des agences d'aide du G8 sur le NEPAD : conférence de presse du ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, M. Pierre-André Wiltzer
7 mars 2003, Paris

Je suis ici avec M. Jean-Michel Severino, directeur général de l'Agence française de Développement. C'est l'AFD qui, sous sa direction, avec toute son équipe, a organisé cette réunion, qui regroupait l'ensemble des agences spécialisées dans le développement des pays membres du G8, les représentants de toutes les organisations internationales qui s'occupent, d'une manière ou d'une autre, du développement en particulier sur le plan financier mais aussi les grandes agences dépendant des Nations unies et un certain nombre d'autres organisations.

Je voudrais brièvement vous dire comment se situe cette réunion dans le déroulement d'un calendrier qui a commencé avant et va se prolonger après, en matière de développement de l'Afrique. Cette réunion portait en effet sur le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, le NEPAD. Vous savez que la France, à l'initiative du président de la République, M. Chirac, a marqué avec une force particulière sa volonté d'inciter l'ensemble de la communauté internationale à développer de manière puissante et urgente ses efforts en faveur du développement de l'Afrique. Le président de la République a d'ailleurs également fait en sorte que France puisse, en la matière, montrer l'exemple et de son côté, elle aussi, accorder une place croissante dans ses moyens, dans ses efforts, à cet objectif.

Quelques étapes majeures dans cette démarche :

Il y a eu les déclarations du président Chirac à Monterrey au début de l'année 2002, il y a eu la réunion du G8 qui s'est tenue au Canada à Kananaskis et qui a déjà marqué fortement la volonté des pays industrialisés membres du G8 d'accorder une priorité au développement de l'Afrique. Il y a eu diverses réunions à la suite de cette rencontre du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de Kananaskis. Cette année, nous avons une échéance tout à fait majeure qui est la réunion du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 qui se tient à Evian les 1er et 2 juin prochains.

Pour préparer cette échéance, une série de contacts, de réunions sont prévus ; la première réunion était celle qui hier et aujourd'hui réunissait les grandes agences nationales et les institutions internationales concernées par le développement.

Le 24 avril, il y aura une réunion en France - puisque c'est la France qui préside le G8 en 2003 - une réunion des ministres chargés de la Coopération et du Développement ; les appellations varient selon les pays mais la réalité est la meme pour les huit pays membres du G8. C'est une réunion à laquelle j'ai déjà convié, depuis plusieurs semaines, mes homologues des gouvernements membres du G8.

Enfin, il y a les travaux du sommet lui-meme qui auront donc lieu à Evian.

Parallèlement à ces réunions, et de manière continue, les représentants personnels des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 travaillent, se réunissent, accompagnent les différentes réunions et préparent également les travaux du G8.

C'est donc une mobilisation très forte, à tous les niveaux, en faveur du développement de l'Afrique et autour du projet du NEPAD.

Nous sommes très attachés à ce projet qui est un projet africain, qui est une méthode ; ce n'est pas un catalogue dans lequel il y aurait un certain nombre de programmes, de projets individualisés, c'est pour l'instant une approche qu'il faut traduire dans les réalités, dans les faits. Il y a de tous côtés, de la part des pays industrialisés qui souhaitent apporter une aide déterminante au développement de l'Afrique comme de la part des Africains eux-memes, une volonté de passer le plus vite possible à l'action.

C'est en tout cas la conclusion que nous avons tirée des discussions qui ont eu lieu sur ce sujet ici à Paris, il y a moins de deux semaines, lors du Sommet Afrique-France où tous les pays du continent africain étaient réunis avec le président de la République française et où, bien entendu, ce thème a été évoqué.

Je ne vais pas en dire beaucoup plus pour cette présentation générale.

Je me tourne vers Jean-Michel Sévérino qui a été l'artisan de cette réunion et que je voudrais féliciter pour la qualité de l'organisation et la réussite du fait du contenu des débats qui ont eu lieu. Il a probablement quelques indications à ajouter à ce que je viens de dire et ensuite, nous serons l'un et l'autre à votre disposition pour répondre à vos questions.

J'ai omis de dire tout à l'heure que l'un des points qui a été développé et discuté longuement, c'était d'ailleurs le sous-titre de cette réunion - la réunion s'appelait "rencontre pour le soutien et l'initiative NEPAD"  et le sous-titre était : "pour une politique continentale des infrastructures" -, l'un des points discuté porte sur les infrastructures, les projets ou les programmes d'équipements, d'investissements lourds etc··· C'est un sujet sensible car chacun a en mémoire les expériences d'il y a 15 ou 20 ans où un certain nombre de ces grands projets se sont soldés par des échecs ; on avait à l'époque parlé, souvenez-vous, des "éléphants blancs" consistant à réaliser, indépendamment du contexte dans lequel ces équipements étaient réalisés, un certain nombre d'investissements d'infrastructures lourds, extremement coûteux et dont les résultats n'ont pas du tout été à la hauteur des espoirs que l'on pouvait placer en eux.

Après cette période et ces expériences manquées, finalement, ces infrastructures sont entrées dans une sorte de période d'hibernation, c'est un sujet devenu un peu tabou et la priorité des acteurs du développement et de la coopération s'est davantage portée sur les moyens pour lutter contre la pauvreté à travers l'éducation, la santé publique, les problèmes de bonne gouvernance, le renforcement des institutions, toutes sortes de sujets qui sont effectivement tout à fait importants. Mais il y a eu une désaffection complète ou presque concernant les infrastructures. Nous sommes aujourd'hui dans une période où les esprits ont évolué à la lumière des expériences et où l'on se rend compte qu'il faut trouver un juste équilibre entre la période du "tout investissement lourd" qui n'était accompagnée de rien et qui en général n'a pas donné les bons résultats et la période où l'on ne s'occuperait plus du tout d'infrastructures. Il suffit d'aller sur place pour voir que le développement des productions agricoles dans telle ou telle région ne peut pas faire complètement l'impasse sur la nécessité de disposer d'un minimum d'installations de voirie, de routes, meme simples, pour tout simplement acheminer les productions agricoles ou les différentes denrées qui sont nécessaires. Pour exporter les productions, il y a besoin d'acheminer vers les ports ou les aéroports un certain nombre de choses.

Aujourd'hui, l'idée était de faire le bilan des points de vues des uns et des autres, ils n'étaient pas, au départ, identiques, et de déterminer comment il serait possible d'avoir une vue cohérente et équilibrée des infrastructures nécessaires demandées par les Africains. Je crois personnellement qu'elles sont demandées à juste titre, mais qu'elles ne devraient pas etre dissociées de tout ce qui se trouve autour, du contexte social, éducatif, juridique et institutionnel.

C'est donc une réunion intéressante car elle marque la volonté des différents acteurs du développement d'aborder cette question avec un oeil neuf et un souci de chercher des solutions concrètes et pragmatiques sans rester enfermé dans les vieux clichés et les réactions peut-etre un peu dogmatiques qui ont pu affecter ce sujet.

Je tenais à insister sur ce point qui a marqué cette réunion.

Source: Official G8 Evian Summit website

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